Dimanche
La dernière soirée placée sous le signe de la lenteur cataclysmique est introduit par un groupe dont l'énergie est l'intérêt principal. Moja Adrelina emprunte ses riffs et son attitude au Dillinger Escape Plan des débuts et lance guitariste et chanteur dans le public pour un set tout en énergie. Le bassiste et le batteur continuent à se battre avec leurs instruments sur la scène avec tout-de-même pas mal de maitrise mais l'attention du public est transportée vers la fosse où tout le monde se rentre dedans gaiement. La rage des premiers concerts de Dillinger est là transformé en provocation digne des cours de recrée mais on s'amuse bien aux autos tamponneuse et c'est le principal. Dommage que l'intérêt des morceaux ne résident vraiment que dans l'interprétation provocante de ces membres plus que dans leur musique qui sonne comme des dizaines de groupes du genre. Pour une mise en bouche c'est toutefois une belle performance.
L'invité surprise du soir s'appelle Necro Deathmort. Rajouté une semaine à l'affiche avec Secret Chief 3 je ne savais pas à quoi m'attendre en dehors d'un duo placé devant leurs ordinateurs. Pourtant guitare et basse sont aussi au rendez-vous et utilisé par moment pour doubler les rythmiques drum and bass qui souffle au-dessus de ce dub drone prenant qui ne dépareille pas avec le trou noir musicale d'Esoteric en fin de soirée. Le set se renouvelle en revanche beaucoup plus tout au long avec des rythmiques plus ou moins violentes et le jeu des instruments complémentés par les voix gonflés d'effets des deux musiciens. Le dernier morceau à la rythmique martiale interprété par les deux voix alternés de ces deux britanniques est particulièrement efficace et conclut avec brio un set qui convint le public au point que leurs applaudissements semblaient rendre timides les musiciens.
The ties that bind faisait partie de mes albums de l'année 2006 mais n'a depuis pas tourné chez moi depuis la vague de disque du même genre qui ont effacés le souvenir de ce disque parfait pour le genre. Ces titres célébrés à l'époque me paraissent maintenant bien faible malgré la qualité de leur interprétation. Les fans s'y sont retrouvés et le public de se presser devant la scène pour applaudir cette parfaite symbiose de Neurosis et d'Isis. Le manque de conviction des musiciens, très concentrés sur leur jeu respectif, rend l'interprétation vide d'émotion et là où je trouve encore de la puissance et de l'intensité dans les concerts d'Isis je n'ai entendu que des berceuses sortir des enceintes.
Le final du festival avec Esoteric ne pouvait donc qu'être marquant et il le fut à plusieurs titres. D'une part car le son dont le groupe bénéficia fut à la hauteur de leur majesté, contrairement à leur prestation au Glaz'art, un poil ennuyeuse. D'autre part car le groupe n'était pas payé pour ce concert mais avait eu l'autorisation de l'organisation de jouer autant qu'il le désirait. Or, on n'écrit pas autant de disque de funeral doom sans être passionné par le genre et Esoteric le prouva ce soir en jouant pendant plus de deux heures, avec un rappel ! Tout The Maniacal vale y passa et d'autres morceaux encore jusqu'à venir à bout de mon attention qui arriva à bout de deux heures tout-de-même. Pas communicatif pour un sou en dehors d'un timide "Cheers" du guitariste/chanteur pour répondre aux applaudissements de la trentaine de personne encore présentes devant la scène quand je décidais de partir à mon tour. Il restait cependant encore une dizaine de personnes assit sur des sièges au fond de la salle et trois types qui avaient manifestement tout compris en s'allongeant sur le parquet pour consommer le maximum de vibration. Peut-être est ce d'ailleurs la meilleure manière d'apprécier Esoteric en concert?
Peu de festival conviennent autant à l'objectif de diversité que s'est fixé ce webzine. La dominante metal ne rend pour autant pas épuisante les multiples soirées et ne fatigue en aucun cas l'oreille grâce à la variété des influences et des ambiances. Organisation sans accro, prestations exceptionnelles et qualité sonores constantes. Il ne reste que la barrière, si mince, de la langue à franchir pour venir à votre tour visiter Wroclaw et son Firlej à l'occasion de la troisième édition du festival qui s'annonce déjà très prometteuse.
Note : Je n'ai pas assisté au dernier jour du festival qui présentait Ee3kiel lors d'un concert gratuit pour des raisons de timing. J'en ai eu toutefois de très bons échos.
Saturday, May 15, 2010
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