Thursday, May 13, 2010

Festival Asymmetry (Worclaw, Pologne) du 29/04 au 03/05


Introduction

Situé en Pologne dans la ville de Wroclaw, le festival Asymmetry prend ses quartiers à Firlej, une salle de concert réaménagé il y a cinq ans par la mairie et un nouveau directeur venu apporter une nouvelle porte d'ouverture musicale à une ville dont l'activité culturelle n'est cependant pas des moindres (bien plus qu'à Varsovie si j'en crois les organisateurs à qui j'ai parlé). Cependant bien moins touristique (pour ce qui est de son accessibilité à des non-polonais), j'aborderais en conclusion de ce report la question de l'accès à la ville avec des conseils pratiques que j'ai acquis par chance ou en recherchant par moi-même sur place.

Le charme des festivals que j'ai pu faire dans les pays de l'Est est leur capacité à mélanger des styles différents sous un même chapiteau. Conclure une soirée avec le breakcore de Bong-ra alors que Zu l'a précédé sur la même scène une heure auparavant ou faire jouer Black Shape of Nexus et son doom sludge possédé avant le metal shoegaze apaisé de Jesu est en soit une preuve d'ouverture, tout en restant dans des domaines qui ne sont pas étranger aux fans de metal.

Étalé sur cinq jours, du jeudi 29 avril au lundi 3 mai, la programmation du festival débutait tous les soirs vers 19 H 15 laissant la journée de libre pour explorer la ville, profiter du pays et ne pas avoir subir un quelconque chevauchement de groupe.

Jeudi 29 Avril

Débuté par une soirée d'échauffement avec Nachtmystium et Jarboe le 9 avril, je ne franchis les portes que pour la première nuit vingt jours plus tard pour découvrir sur scène le quatuor du Mount Fuji Doomjazz Corporation (un violon, une contrebasse et deux ordinateurs ainsi qu'une guitare tenue par Bong-Ra derrière son Mac). Programmé grâce à la présence de Bong-Ra dans les lieux, tête pensante du groupe (et de son alter ego, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble), le groupe fête ici son troisième concert avec un set inédit accompagné d'images d'Elephant Man de David Lynch. Tout aussi puissant et lourd que sur leur dernier disque, l'hypnotique Succubus, leur prestation est accueilli par un public attentif qui s'assoit très vite (semble t'il, à la demande d'une partie du public qui rallait en polonais dans le fond de la salle pendant le début du set) pour absorber tranquillement ce mélange de tonalité jazz accompagnés de samples.

La qualité sonore de la salle est alors parfaite et le reste des concerts ne dérogera pas à la règle. L'ingénieur du son s'affaire à chaque fois pour vérifier que tout se passe parfaitement pour les groupes et chacun bénéficiera donc d'un son puissant et suffisamment clair pour donner de l'espace à tous les instruments. Le set de Zu qui s'en suit en gagne donc en puissance par rapport à leur concert du Glaz'art alors que la set list, pioché uniquement dans Carbonipherus, est identique mais tout aussi bien retranscrit avec la même rigueur sans oublier des touches d'improvisation free jazz aussi puissante qu'une charge de rhinocéros. Le public est par contre très calme et apprécie la charge avec passivité. Un respect qui sera confirmé par les applaudissements longs et chaleureux du public (une belle coutume dont bénéficieront la plupart des groupes du festival, pour l'avoir pleinement mérité).

La seconde partie de la soirée sera donnée au breakcore et à deux représentants du genre, Drumcorps et Bong-Ra. Drumcorps sera pourtant l'artiste le plus metal de la soirée grâce aux nouveaux morceaux qu'il interprète à la guitare sur un barrage massif de beat moins chaotique mais toujours aussi fort en basse que les explosifs morceaux de Grist (où il sample Converge, Pig Destroyer, Cave In ...) interprété pratiquement dans son intégralité. Quelque passages chantés par le bonhomme sont bancales mais se rattrapent facilement par l'enthousiasme et la passion communicative du bonhomme à faire péter les enceintes. A n'en pas douter, sa prochaine tournée en compagnie de Leo Miller, chanteur des ex. Animosity, devrait être mémorable. La barrière de sécurité empêche les fans de venir danser avec lui mais il promet un retour en Pologne dans un plus petit lieu pour permettre plus d'interaction. Avec un peu de chance la France aussi aura le droit de profiter de sa venue.

La première soirée se conclut avec Bong-Ra de retour sur scène sa prestation au sein du Mount Fuji Doomjazz Corporation pour un set en solo pour un mélange dub / indus / breakcore des plus fameux. J'ai déjà eu l'occasion de le voir jouer ce mélange détonnant devant le public du Bangfest à Londres qui n'était pas très réceptif. Ici par contre le public s'anime plus et les basses, bien que moins violentes que chez Dreamcorps, secoue l'assistance. Du même niveau de complexité que Venetian Snares, les concerts de Bong-Ra sont par contre beaucoup moins violent et ne déçoive pas pour autant pas à l'exception de ne pas entendre de morceaux de son superbe mix de Bolt Thrower et de Slayer à la sauce breakcore. Cependant, après Drumcorps ça aurait été redondant et ce qu'il propose finit donc de conclure la soirée agréablement.

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