Sunday, May 10, 2009

Devil Sold His Soul + Memories of a Dead Man au Batofar


On reconnait le parisien blasé a son arrivée après les premières parties. C'est mon cas et pourtant je ne suis ni parisien, ni si blasé que ça. J'avais, par-contre, écouté au préalable ce que proposait Doyle, Splinn et Still Burn avant de prendre ma décision. Sur une échelle de "bien" à horrible" l'idée que m'en faisait étant "horrible" j'ai pris le pari d'arriver deux heures et demi après l'ouverture des portes pour ne voir que Memories of a Dead Man et Devil Sold His Soul. Pari gagné. Je m'oblige cependant à préciser que j'ai déjà vu Doyle en concert, en ouverture d'Horse the Band, est qu'ayant souffert pour la cause je ne voulais surtout pas retenter l'expérience.

Mon concert commence donc avec Memories of a Dead Man, déjà vu avec HKY et Quartier Rouge pour la sortie de leur EP qui célèbre ce soir la sortie de leur album. Leur emocore metalisé est toujours très bien exécuté. L'échange de voix entre une voix crié au premier plan et une voix mélodique tenu par le batteur (à la From Autumn to Ashes) est bien assuré. L'alternance entre des parties énergiques et d'autre plus lourdes transporte le set efficacement sans que rien de passionnant ne s'en dégage. Les chansons sont pourtant vraiment bonnes mais, juste trop ancré dans l'héritage de leur prédécesseurs, From Autumn to Ashes, Hopesfall ou Poison the Well. Seul les interventions du chanteur ne sont pas a leur place. C'est étrange de voir un groupe français encore bien jeune sur le circuit des tournées balancer des phrases aussi clichés que "Bonsoir Paris" et "Est ce que vous passez une bonne soirée" sur le ton d'un groupe étranger en tournée répétant le même set tout les soirs. Ce n'est bien sur qu'un détail et cela ne vient pas pour autant ternir ce concert efficace.

Devil Sold His Soul est un des grands espoir de la scène anglaise. Découvert un peu par hasard, j'avais acheté leur album par curiosité pour finalement être conquis et l'écouter avec beaucoup de plaisir. Je doutais pourtant que leur mélange d'Isis et de Will Haven passe le cap du concert. L'alternance entre le chant clair et les hurlement screamo assuré par la même personne m'inquiétait surtout puisque c'est un des points fort du groupe.

Pourtant, en moins d'un titre, toutes ces craintes sont balayés par l'énergie d'un groupe de jeune musicien détenteur d'un secret que bon nombre de groupe étiqueté, a tort ou a raison, post hardcore, n'arrivent pas à résoudre : Comment être original ?

De plus, ces six anglais répondent aussi à des questions tels que "Comment faire sonner une musique subtile quand on bouge autant?" et "Comment trouver de la place pour se déplacer sur une petite scène comme celle du Batofar". A l'instar de leur confrère d'Architects qui ont livrés un set tout aussi convaincant à la Locomotive, Devil Sold His Soul s'impose avec talent et conviction.

Les chansons d'A fragile hope sont littéralement transcendés sur scène. Le chant se dégage avec confiance de la distorsion Les mélodies soutenues par un sampler jaillissent dessous les soubresauts des riffs. Ce même sampler permet d'ailleurs d'installer une atmosphère continue entre les morceaux et donc de ne pas perdre l'atmosphère et l'avantage qu'ils ont gagnés sur le public dès le début de leur set. A la fois professionnel et enthousiaste, ce concert n'aura pas été vu par énormément de monde, en majorité des jeunes lookés emo, ce qui est très dommage car même si l'extérieur pouvait laisser paraitre a un concert d'un groupe "à la mode", ces jeunes anglais viennent de prouver qu'ils font une musique qui a de quoi pour tenir à coté de leurs ainés.

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