Sunday, May 31, 2009

Monotonix + Deerhoof + Dan Deacon à Villette Sonique


Crevé de cet après-midi riche en rebondissement dans tout les sens du terme, voilà le récit de mes aventures dans le parc de la Villete pour ce dimanche sonique.
D'abord, Monotonik. On me les avait présenté comme un groupe imprévisible, c'est le moins que l'on puisse dire. Monotonik est le nom de groupe le moins approprié pour ces israéliens. Arrivé en cours de route, je descends les escaliers et me place derrière un gros poteau voyant que de descendre plus ne me permettrait pas de me frayer un chemin dans la foule. Pourtant, depuis les escaliers le groove rock emporte ma tête et me fait vibrer à l'unisson. Il faut que je me rapproche.

Par chance, une demoiselle se trouvant devant moi descend de la bordure et me permet d'accéder a un promontoire d'où je peux sauter pour rejoindre la fosse. Une fois près du chanteur qui commence déjà à grimper je rentre dans la danse. Le jeu est maintenant de suivre le groupe. Villette Sonique fonctionne de manière itinérante. Les groupes jouent sur différentes scènes dispersés à travers le parc. Monotonik se saisit du concept et va plus loin en créant le groupe itinérant.

A l'aide du public acquis à leur cause, le batteur et le chanteur se déplace de l'autre coté de l'espace où le public s'est rassemblé. Petits et grands, vieux et jeunes sont aglutinés pour pouvoir saisir un morceau du spectacle. Le groupe décide donc de partir à la rencontre de tout ceux qui ne peuvent pas les rejoindre. Le batteur monte donc sur une des passerelles. Chacun se saisit d'un morceau de batterie et le tout est hisser à un étage supérieur. Le batteur monte aussi tandis que le chanteur le tire par les cheveux pour le hisser tant bien que mal là haut.

De là le concert reprend ou continue tout simplement puisque le guitariste ne s'arrête pas une seconde pour ne laisser aucun temps mort au spectacle. Un morceau et puis s'en vont. La batterie redescend, le chanteur aussi et demande au public de s'asseoir. Il fadra maintenant crier "YASOU" quand il dira "YEAH". On obéit et on l'écoute chanter de sa belle voix d'israélien tout en ajoutant les "YASOU" demandé. Le fil du micro quand à lui est suivi par tout les spectateurs, aimables collaborateurs techniques, faisant bien attention que rien ne se débranche ou ne se rompe.

Un morceau et c'est encore une fois reparti. Le chanteur mène la danse et revient à son point de départ pour le final. Le batteur déplace encore son matériel grâce à l'aide de la foule et reprend son rythme là où il l'avait laissé. Le guitariste continue encore et encore a groover et le chanteur monte une fois de plus sur tout ce qui bouge pour se faire entendre de sa belle voix.

Puis, il tire le tapis vert censé signaler l'emplacement des instruments. Le guitariste s'allonge, le batteur le rejoint avec une caisse clair. Les deux musiciens ne n'interrompent pas de jouer. A nous de les porter au firmament. Tant bien que mal, les bras les soulèvent et les maintiennent pendant peut-être trois bonne minutes, peut-être moins. Le temps m'aura paru surement plus loin puisque je me trouvais en dessous a aider à supporter avec mes petits bras le duo. Duo qui se transforme ensuite en trio quand le chanteur les rejoint encore du poids. La garde souffre mais ne se rend pas. Le tapis reste en l'air jusqu'à la fin du morceau.

Enfin, une fois tout le monde a terre, on nous demande de nous asseoir une nouvelle fois pour un remerciement finale. Merci au public, merci au groupe, merci pour le bordel. Du jamais vu. Revenez vite et ne passer pas une occasion de participer a l'hystérie collective.

Un peu plus loin dans le parc, sur une vrai scène, le concert de Deerhof permettra de souffler avant l'ouragan humain que fut la prestation de Dan Deacon. Le rock de Deerhoff est rythmiquement plus varié que celui de Monotonik mais aussi plus sage. Leur pop rock survolé par la voix d'une chanteuse japonaise prend des airs de générique de dessin animé.

J'en veux pour preuve l'utilisation d'un sifflet pour une chanson sur le train (pour faire tchou tchou) et d'un gros masque de tigre qu'elle portera l'espace de quelque instants tout en glissant le micro derrière pour chanter. De mon emplacement je ne voyais pas toute la scène mais l'enthousiasme des musiciens était évident. Bien moins expressif que Monotonik, leur musique est dansante et leur passion évidente. Les trois quart d'heure en leur compagnie ne furent donc pas désagréable pour un sou et permirent de remuer un peu la tête et le corps dans une ambiance sage et agréable. Merci au soleil pour sa belle contribution a ce petit moment de plaisir sonore et estivale.

Avant d'arriver devant la scène je ne savais pas grand chose de Dan Deacon. J'avais le souvenir d'avoir entendu une musique électronique, dansante et folle aux accents naïfs et enfantin. Un spectacle qui pouvait être intéressant mais qui n'aurait pas forcement valu le déplacement si je n'étais pas déjà présent pour les deux autres groupes. Quel connerie ! Mais quelle connerie j'aurais alors commise !

Dan Deacon ce n'est pas seulement un bonhomme rondouillard avec de grosses lunettes maintenu par du scotch vert fluo et une table bourré d'effet ! C'est un orchestre de trois guitaristes, trois batteurs, trois claviers et un trublion déguisé en moitié d'étoile venus faire danser une marée humaine et les faire jouer a des jeux de cours de récréation. Le beat électronique se mêle au frappe simultanée des batteries. Les claviers soutiennent la mélodie et les guitaristes emportent le tout tandis que Deacon joue le chef d'orchestre et y va de sa voix modifié par des effets pour remlacer la dose d'hélium qu'il aurait du ingérer pour avoir le même résultat.

Le pulic se trémouse, sautille, lève les bras, gueule et suit le mouvement crée sur scène pour s'éclater dans la bonne humeur la plus complète. Tout le monde se cogne, se caresse et se porte mutuellement dans cette orgie de danse. Mais, avant cela, il faut communier et on nous demande avant de danser de lever les bras. Celui qui a les bras les plus grands sera notre lumière. Nous devons donc nous diriger vers lui. Puis, chacun pose ses mains sur la tête de la personne se trouvant en face de lui.

Prêt ? Partez, le concert commence et tout le monde se met a danser de façon désordonner mais pas pour longtemps. Une ou deux chansons, puis, Deacon reprend le contrôle des opérations et demande au public de former un cercle. "Reculer de cinq pas ! Vous, reculez encore d'un pas". Tout le monde s'exécute et un grand cercle vide remplace l'emplacement où chacun dansaient. Au tour maintenant de deux innocent de remuer devant tout le monde. Le but du jeu est d'avoir l'air le plus "sassy" possible. Une fois que les participants auront fini de danser ils passent le relais a un autre membre de leur "équipe" (donc un autre innocent se trouvant derrière eux). La danse reprend, l'énergie monte de plus en plus sur scène. Les participants se remuent dans tout les sens, suivent les ordres et passent le relais jusqu'à ce que tout le monde en ait marre et reprenne position pour combler le vide et s'éclater.

Le morceau se conclut et les règles changent. Le cercle réapparait mais là où il y avait des danseurs il n'y aura que l'acolyte de Deacon, la moitié d'étoile humaine, pour danser. Chacun devra l'imiter du mieux qu'il pourra. Danse synchronisé pour tout le monde. On lève les bras, on bouge les mains ... Le spectacle vu de l'extérieur pourrait passer pour une connerie new age mais l'euphorie et la communion de tout les participants va plus loin qu'un délire pseudo religieux. La musique et la danse sont les seules préoccupations des membres de l'assistante et ils ne perdent pas de temps pour repartir dans l'orgie traditionnel des mouvements désordonnés mais enthousiastes.

Le morceau suivant sera ensuite précédé d'une troisième tentative de jeu inventé par Deacon. Former une sorte de chaine humaine, quelque chose du genre. Difficile a expliquer et a comprendre. Personne ne suivra trop les indications préférant se laisser emporter par le son et partir dans sa propre petite direction jouissive. Qui ira s'en offusquer ? Surement pas Deacon et son orchestre, trop heureux de voir le public réagir avec autant d'enthousiasme. Encore un morceau ou deux et le concert est censé se conclure.

Déjà ? L'autorisation est donc donné pour un dernier titre. Il faudra maintenant reprendre en cœur les paroles de la chansons. Dan Deacon nous les apprends, nous fait répéter deux fois et advienne que pourra. Désolé de ne pas vous répéter les paroles mais je ne m'en souviens plus. Par contre, pendant le morceau, je les chantais à tue-tête comme une bonne partie de mes compagnons. Le final se fut donc dans la même bonne humeur de collaboration qu'au début. Une heure de folie communicative où je n'aurais vu que des sourires autour de moi. Des souvenirs plein la tête, le spectacle s'achève et chacun part dans sa petite direction. Tout le monde aura participé à la bonne humeur mais sans le chef d'orchestre rien ne serait arrivé. Merci à Dan Deacon. Merci à Villette Sonique. A l'année prochaine !

2 comments:

Anthony H said...

Silence like the wind overtakes me, oooooh oooooooooooooooh oooooooooooh ;)

Hororo said...

Exact, merci.