Sunday, November 15, 2009
Bloody Panda - Summon (Profound Lore) 2009
Avant même d'écouter Bloody Panda, il suffit de poser les yeux sur une photo pour se rendre compte que sextet n'a rien à voir avec un groupe de doom normal. Autour de la voix de Yoshiko Ohara, aux cordes vocales à la fois angélique et déchiré, six musiciens frappent cordes, touches et percussions pour un résultat bien évidemment des plus sombres.
La place de Yoshiko Ohara n'est pas restreinte à celle de l'enfant perdue ou de l'homme / femme aux vocalises violentes et masculines. Cette jeune japonaise est tout simplement femme et c'est cette sensibilité particulière qu'elle apporte dans Bloody Panda. Une violence et une émotion exprimé avec un registre vocale étendue autant dans les mélodies que dans des cris terrifiant emprunt d'une humanité bien souvent occulté par des chanteurs à la voix gutturale.
Il n'en reste pas moins que de ne parler que sa chanteuse serait se limiter à un joli petit cliché promo pour attirer le chalant. Déguisé sous des robes noirs, ses compagnons apportent chacun une part importante de l'originalité du groupe. La batterie ne se limite pas à une frappe espacé et use de roulement pour briser la monotonie des rythmes funéraires du genre. Ce genre est d'ailleurs le drone doom si l'on veut être précis même si Bloody Panda est aussi à l'aise dans ce genre qu'avec des groupes comme Kayo Dot, Ocean ou Wolves in the Throne Room avec qui ils ont partagés des affiches.
L'autre musicien à l'apport considérable est le claviériste, Blake McDowell chargé du clavier et de l'orgue ainsi que de la voix. Bien que celle-ci ne se fasse pas très bien entendre, le contre pied léger qu'il apporte aux riffs de guitares gras est bienvenue et contribue aussi à l'atmosphère quasi religieuse de Summon. Procession, messe noir, rituel, un vocabulaire qui s'adapte assez bien à ce disque mais qui m'ennuie car trop entendu alors que le produit des influences de ce groupe est bien plus original que la juxtaposition de quelque termes piqués ça et là dans des chroniques de drone doom.
Bien plus variés que Moss ou Monarch!, le sextet américain retient l'attention de différentes manières mais réussit à produire un disque constant alors que l'un des morceaux atteint 21 minutes. Celui-ci est d'ailleurs illustré par le contenu d'un DVD mélangeant images de concert et mise en scène symbolique autour de la chanteuse. L'initiative est à salué et affirme les volontés artistiques du groupe, dénué de prétention puisque la musique s'y prête parfaitement. Un album à la hauteur de la réputation de label hors normes que s'est forgé Profound Lore.
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