Thursday, November 05, 2009

A Storm of Light - Forgive us our trespasses (Neurot Recording) 2009


Le nom pue le postcore. La proue du trio, Josh Graham joue dans Neurosis, l'un des groupes à l'origine de la vague post-avant-quart de cercle-droit metal. Est ce que A Storm of Light pourrait se payer le luxe de faire taire tout les cyniques en ne jouant pas une musique que l'on puisse caler dans l'ombre de son ainé ? Malheureusement non. La critique sera donc sévère, sans appel. Après un premier disque trop prévisible, Forgive us our trespasses sera le tournant qui fera faire un demi tour à tout ceux qui avaient quittés la pièce avant même le début du spectacle.

J'en faisais parti. Découvert sur une page last.fm comme groupe d'ouverture de Neurosis sur plusieurs dates, j'avais apprécié le titre entendu sans pour autant passer par la caisse. C'est donc l'enthousiasme d'un de mes camarades chroniqueurs qui m'a fait me pencher sur ce deuxième opus et fait revoir mon jugement sur la viabilité d'A Storm of Light.

L'influence de Neurosis est évidente. Toute personne qui tenterait de la nier passera pour un crétin. Forgive us our trespasses prouve pourtant que l'on peut pomper Neurosis et faire un disque cohérent, puissant et prenant. Relié par des interventions narratives où plusieurs voix, dont celles de Lydia Lunch, se mélangent, l'histoire conté suffirait pour parler d'albums concept mais la force des percussions et les envolés vocales de Graham contribuent beaucoup plus à faire de ces dix titres un voyage. La frappe constante des percussions (trois des quatre membres du groupes sont préposés aux percussions) marque le pas de la procession que l'auditeur suit à travers les décors représentés dans le livret.

Ces images de synthèse, bien qu'un peu trop artificiel, contribuent elles aussi à créer cette impression de procession mélancolique vers un ailleurs dans lequel personne ne crois. Les lignes de chant de Graham ressemblent pourtant au sermon d'un prêtre par sa conviction et sa présence constante tout au long des chansons. Les synthétiseurs vont aussi de concert pour augmenter la densité des guitares et accentuer le grandiose. Les riffs ne sont donc pas au premier plan et servent surtout à créer une toile de fond pesante que les percussions appuie pour que la voix et les claviers viennent poser leurs mélodies. Ainsi, sans s'éloigner de son premier groupe, Forgive us our trespasses permet à Graham d'explorer des territoires sonores que l'on pourra toujours classifier dans le postcore pour faire simple sans que cette étiquette ne viennent porter préjudice à la musique.

Contrairement au dernier album de Isis dont la musique se tourne de plus en plus vers le metal et le rock progressif, c'est vers le post punk que lorgne A Storm of Light avec une lourdeur et une rythmique quasi industrielle si elle ne sonnait pas aussi naturelle. Forgive us our trespasses est un album qui déborde d'une humanité et d'une émotion mis au service d'un projet maintenant beaucoup plus personnel et unique. Bien plus que la somme des groupes mentionnés sur son CV, ce qui n'est pas peu dire quand celui-ci comporte les noms de Neurosis, Unsane, Swans, Red Sparowes et Tombs.

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