Saturday, November 14, 2009

Converge - Axe to fall (Epitaph) 2009


Déçu par un You fail me trop décharné alors que j'avais été introduit à l'univers de Converge par Jane Doe et ses riffs monumentals, je redécouvre aujourd'hui Converge sur un Axe to fall très metal où se côtoient des membres de 108, Himsa, Disfear, Cave In, Genghis Tron, Blacklisted, Neurosis, Hatebreed. Ne figure pourtant sur la couverture que le nom de Converge car celui-ci suffit à juger de la qualité du disque. Invité ou non, l'identité du Converge reste constante.

Les interventions des différents musiciens invités n'ont pas tous un intérêt prononcé. Sean Martin (Hatebreed), George Hirsch (Blacklisted), Trivikrama Dasa (108) et John Pettibone (Himsa) passent presque inaperçus si l'on ne tends pas l'oreille. "Effigy" accompagné des trois quart de Cave In prouve surtout à quel point ceux-ci ont été influencés par Converge si ils ont pris part dans l'écriture dans ce titre. De même, les leads crust de Ulfe Cederlund (Disfear) ne dénote pas par rapport aux envolés frénétique riches en double grosse caisse des quatre premiers titres.

Le tempo se ralentit sur "Worms will feed" pour permettre à Nate Newton de soutenir avec un chant plus déchiré que dans Doomriders une mélodie maladive comme en est capable Kurt Ballou. Un apaisement déchiré dont le relâchement permet de souligner la folie vengeresse qui s'empare de nouveau du groupe sur Wishing well. Du pur Converge, possédé et superbement composé, autant dans l'écriture des titres que dans leur enchainement féroce sur des durées allant d'une minute quarante à moins de cinq minutes. Converge n'est plus un groupe de hardcore, au sens strict du terme, mais il en possède toujours l'énergie.

Que dire des riffs de Kurt Ballou autrement qu'ils semblent meilleurs à chaque écoute plus on prête attention à chacun d'eux. La basse de Nate Newton est proprement monumentale. Un son metallique et lourd qui ne s'écoule pas sur la guitare mais marque sa présence. Qu'en à Ben Koller, il ne s'arrête tout simplement jamais d'asperger sa batterie d'une frappe énergique pour un résultat aussi riche que constant en terme de puissance. Un disque placé sous le signe de la violence dont les seuls véritables ralentissement se trouve à la toute fin du disque.

"Cruel bloom", titre folk interprété avec Steve Von Till (Neurosis) au son d'une guitare folk qu'il ne tient cependant pas entre ses mains et d'un piano. Accompagné de trois autres voix, son intervention présente une rupture radicale dans le flot du disque dont le souffle aurait pu manquer,. Épuiser mais toujours habité par la même mélancolie, les décibels reviennent toutefois en force pour conclure la chanson et relever la tête avant le grand plongeon. Fan de Converge et aujourd'hui invité sur ce dernier titre, les trois membres de Genghis Tron ne doivent pas en revenir de leur ascension. Ils relèvent parfaitement la tâche qui leur est proposé en s'appropriant l'atmosphère du disque sur sept minutes lentes et sombre. Les tonalités électroniques des synthétiseurs s'adaptent parfaitement aux paroles d'un romantisme déchiré. Dernière explosion de guitare. "We may get better" peut-on lire à l'intérieur de l'album. Peut-être. Mais on se remettra difficilement d'une rencontre avec un album pareille.

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