Tuesday, November 24, 2009

Dj Shadow - Endtroducing... (Mox'Wax) 1996


Aujourd'hui, afin de faire découvrir cette pierre angulaire du trip-hop à une collègue, j'ai téléchargé ce disque depuis un blog pour qu'elle puisse l'écouter sur son lecteur. Celle-ci préfère le format digital au prêt de disque que je lui aurais apporté avec plaisir.

Endtroducing ... est un de mes disques de chevet depuis qu'un ami me l'a gravé sur une compile depuis une version qu'il avait lui-même téléchargé sur les réseaux de peer-to-peer. Un disque échangé sous différents formats dont le contenu est un hommage à l'art du sampling, du digging et donc au vinyle. Composé à partir de la collection d'un mythique magasin de disque de Davis en Californie, ces samples ont été puisés dans la mer de vinyle qui sert de toile de fond à l'interview de l'intéressé dans Scratch. Depuis ce nid où repose tant de vinyle éparse a éclot Endtroducing ...

Reconnu applaudit par la presse généraliste et spécialisé, son nom apparait dans les listes des 100 meilleurs albums jamais produit dans un numéro de Spin Magazine (à la 69 place, entre Maxiquaye de Tricky et The Blueprint de Jay-Z) et Time magazine (entre Time out of mind de Bob Dylan et (What's the story) Morning glory d'Oasis). Un témoignage à la fois de l'éclectisme des classements où on peut le retrouver mais aussi de l'unanimité des journalistes de tout bords à son écoute.

Classé au guiness book comme l'un des seul album réalisé uniquement à partir de sample d'autres albums, Endtroducing ... a aussi popularisé le trip hop (le label Ninja Tune lui doit beaucoup) tout en participant activement à l'histoire de la scène rap et de la scène electro d'une manière générale. Cette attitude musicale est parfaitement illustrée par la liste des artistes, samplés pour la création de ces chansons, dont les frontières musicales sont réduites à la distance entre les différents rayons d'un magasin de disque, comme celui de la couverture. Autant plongé dans le funk et la soul que dans Kraftwerk, Bjork ou Metallica, la liste des artistes se lit comme un voyage à travers les cultures. Paradoxale pour un disque à la sensation aussi organique où les emprunts se superposent avec grâce "comme si le destin avait voulu que ces disques se rencontrent" (comme le décrit Shadow dans ce même reportage).

Ces chansons n'auraient pas aussi bien sonnés si les différents artistes s'étaient rencontrés physiquement dans un studio. Là est tout le talent du Dj pour faire de ce melting pot un joyaux unique. Bien plus que la somme de ses composants.

Endtroducing.... pourrait-il être réalisé aujourd'hui ? Peut-être bien plus facilement qu'en 1996 puisqu'à l'instar de ma méthode de collecte de ce disque, la médiathèque internet donne accès à une réserve inespéré de disques éparses. Le sous sol de ce fameux magasin de disque reproduit à l'échelle mondiale. Le charme de la fouille physique est alors remplacé par le moteur de recherche. La pochette d'Endtroducing... ne sera bientôt plus qu'un vague souvenir nostalgique pour des générations de fans. En revanche, Organ donor continue d'enthousiasmer des générations et des cultures, comme j'ai pu le constater lors d'un récent concert de Dj Krush (le Shadow japonais à la discographie plus conséquente et consistante), et Midnight in a perfect world est toujours une des plus belles chansons au monde.

Dj Shadow @Myspace

Dj Shadow dans Scratch


Dj Shadow - Midnight in a perfect world

2 comments:

PIPOUNE said...

La conclusion est baclée à mon gout. Internet popularise la culture, c'est un fait. Cependant le telechargement ne remplacera pas totalement le vynil; le nombre de pépite jamais rééditée, en vynil ou en compact qui restent et resteront surement introuvables sur le net est incalculable. Pas besoin d'aller bien loin, aller rien qu'en brocante est aussi accessible que d'aller sur un blog, suffit d'se donner les moyens.

Hororo said...

Je ne pense pas que l'un remplace l'autre mais que la fouille est tout de même amener qu'à n'être pratiqué par une "élite" et/ou des nostalgiques. J'aime toujours le format CD et vinyle mais je ne me fais pas d'illusion quand à leur pérennité commerciale et leur place dans les habitudes musicales des plus jeunes.