Monday, April 05, 2010
Portal - Swarth (Profound Lore) 2009
Après Scepia, Outre et aujourd'hui Swarth. En assez peu de temps, le nom de Portal aura fait parler de lui. Les masques, le pays, la musique, la mystique. Tant d'angles qui auront plus, attisé la curiosité et porter des oreilles vers les disques de ces musiciens que l'on imagine maintenant un peu moins refermé sur eux-même et en contact avec un extérieur qui les désire et veut en savoir plus sur eux, en entendre plus.
La réponse porte le nom de Swarth et derrière un visuel toujours aussi crypté se trouve un disque qui l'est beaucoup moins. Étouffant, la production d'Outre recouvrait la musique d'une masse nuageuse aussi approprié que les masques. Le regain de puissance des riffs que propose aujourd'hui Swarth est purement le bienvenue tant il y a à dire sur ces riffs en forment de scie tranchant l'écorce de cette couverture sombre, près à déchirer ce symbole d'invocation d'où sortent ces mélopées dangereuse.
Portal ne fait pas qu'invoquer les puissances les plus maléfiques, ils sont ces puissances. L'époque des adolescents fans de Lovecraft et de Donjons et Dragons est bien fini. Les gamins ont bien compris qu'il n'y avait rien sous le lit. Il faut plonger bien plus loin dans l'obscurité pour trouver la véritable terreur. Ils l'ont maintenant domestiqué, gravé sur un disque et vendu sous un nom pourtant évocateur (swarth désignant quelque chose de sombre).
Plus proche de Morbid Angel que de Darkthrone sur ce nouveau disque. La lisibilité dont bénéficie les riffs et les rythmes incandescents n'éclairent en rien l'atmosphère mais décuple l'impression d'être enfermé dans un trou noir. Les voix se gonflent d'échos et le souffle de la bête n'en finit pas de glacer le sang (la conclusion de "The Swarth"). Les notes se brouillent comme des caractères indéchiffrables sculptés à même la roche tant chacune évoque les raclements d'une bête contre sa cage. La basse se fait aussi beaucoup plus entendre et claque comme les chaines que l'on a placés aux poignet de la bête mais dont elle se sert maintenant comme d'une arme.
La mesure continue d'être battu tel les battements d'un tambour donnant le rythmes aux esclaves sans se préoccuper de leurs fatigues ou de décès de l'un ou de l'autre. Beaucoup plus lent et sec, il n'offre aucun contraste et aucun répit. Scepia et Outre menacait mais Swarth concrétise tout ce que ces disques ont laissé comme incertitude sur les intentions de Portal. Leur art se précise encore plus (les paroles sont inscrites dans le livret), leur monde prend forme de plus en plus précisément. Il n'est plus possible de se dissimuler derrière quelques incertitudes. Swarth est le chant par lequel leurs fidèles chanteront leur gloire.
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