Il fallait s'y attendre, faire jouer un groupe qui n'a précédemment demandé que huit euros pour être vu dans des squats dans une salle aussi chère que la Boule Noire était très risqué. Le groupe a ses fans et ils seront présent ce soir... mais n'auront pas payés leurs places! Tout comme, d'ailleurs, la dizaine de personnes que je connaissais à l'intérieur. De mon groupe d'ami et connaissance, j'étais le seul a avoir déboursé les 22 euros demandé pour voir Throats, Rolo Tomassi et Trash Talk. J'appris aussi, à ma grande surprise, que ces derniers était en tête d'affiche après Rolo Tomassi que je pensais plus populaire.
Throats commence et assomme d'entrée de jeu du haut de sa moyenne d'âge, à vue de nez, de dix huit ans pour ses cinq membres, une rencontre bien menée entre Converge et une puissance digne d'un groupe de grindcore. L'énergie se disperse un peu sur cette scène un peu trop grande pour leurs jeunes années mais atteint son objectif dans la salle pour convaincre le peu de public présent à cet heure. L'écoute de leur EP édité sur un vinyle 12 pouces finira de me convaincre une fois rentré chez moi et le souvenir de ce jeune groupe déjà très pro dans son chaos sonore continuera de me faire penser que nous avons tout à envié à l'Angleterre en terme d'expérience scénique, même pour de jeunes pousses (qui en sont tout de même à un EP et trois split en compagnie de Maths, the_Network et Rolo Tomassi).
Le nombre de spectateur grandit et Rolo Tomassi se prépare. Je m'approche alors pour me faire une idée de ce que ces anglais, accompagné d'un hype typiquement british, propose en concert. Les morceaux écoutés sur leur myspace m'avait laissé froid mais il y a toujours une chance pour que l'on ait une autre perspective sur un groupe une fois le cap du live passé. J'en ai effectivement une autre : CE GROUPE EST ATROCE !
A décrire de façon la plus succincte possible, leur combinaison de riffs à la Dillinger Escape Plan et de touches de claviers à la Horse the Band les fait ressembler à une version dénoué de second degré d'un autre groupe à chanteuse, Iwrestledabearonce. En revanche, il est bien trop dur d'infliger à ces derniers une telle comparaison avec un groupe aussi exécrable que Rolo Tomassi. Ceux-ci on du trouver un exemplaire rare d'un manuel expliquant comment réaliser son propre Calculating infinity (album culte de The Dillinger Escape Plan) tant certains plans ne font pas que ressembler mais sont carrément emprunté! En dehors de cela, la chanteuse hurle à plein poumon et chante avec une voix tout à fait quelconque (n'est pas Karen Crisis qui veut) tout en dansant la valse toute seule, les yeux perdus dans son propre spectacle. On ne peut pas enlever à Rolo Tomassi son professionnalisme mais c'est bien la seule chose qui leur reste. Le public présent applaudis et s'enthousiasme. Le groupe les remercie et moi j'ai envie de hurler tellement le groupe m'exaspère. Je ne l'ai pas fait ce soir et je vous l'inflige maintenant par écris. Veuillez m'en excuser. Rolo Tomassi joue donc du sous Dillinger, cinq ans après la mode, avec comme seule originalité d'avoir une chanteuse mignonne. La presse anglaise commencera surement à les lyncher durant l'année.
Enfin, l'heure des vingt minutes de Trash Talk réglementaire est arrivé et les fans enthousiastes ont pris la place de ceux qui étaient exclusivement venus voir Rolo Tomassi. Ceux-ci sont campés, les bras croisés, à la moitié de la salle, alors que la fosse s'ouvre aux quelques danseurs venus applaudir et sauter sur le micro de ce groupe à l'énergie hors normes. Deux nouveaux morceaux, deux fois plus longs que ceux des albums, seront joués (ce qui les amène vers plus de deux minutes, un exploit pour ces habitués aux explosions d'une minute dix) et une bonne poignée de titre de Plagues... Walking disease et d'autres encore. On commence par "Walking disease" et on finit par un doublé "Sacramento is dead" où le chanteur descend dans la fosse pour filer le micro à un membre du public (chanteur à ses heures perdus de Black Spirals), et "Lepers".
Entre temps, le chanteur aura eu le temps de sauter trois fois sur le public et de retomber le dos sur la barrière de sécurité et de péter son micro ce qui l'"obligera" ensuite à faire pivoter lui-même un retour vers le public pour que sa voix se fasse mieux entendre et péter le pied de micro et se le prendre dans la tête ce qui le fera saigner sur le coin du visage. En vingt minute Trash Talk terrifie, Trash Talk traumatise mais Trash Talk repart en laissant derrière eux les sourires et les applaudissement de fans qui reviendront les applaudir la prochaine fois. La sincérité et l'énergie du punk et du hardcore dans un seul groupe. Rien de véritablement neuf à l'horizon si ce n'est une intégrité et une énergie dont peu peuvent se vanter. Et le plus dingue dans tout cela? Ce n'était que la première date de leur tournée ... ils continueront tout les soirs de donner autant et de ne pas se ménager pour la musique qu'ils aiment. Si ça ne mérite pas d'être applaudis, alors je ne sais pas ce qui le mérite.
Le public de Rolo Tomassi repart dans son coin et je repart dans le mien. Nous pouvons nous mettre d'accord sur le fait d'être en désaccord et de ne pas attendre la même chose d'un concert. Je veux qu'on me terrifie, que l'on me remplisse d'énergie et que l'on envoi baladé toutes mes attentes. Eux préfèrent surement être caresses dans le sens du poil. A moi Throats et Trash Talk, a eux Rolo Tomassi. Intéressante tournée que celle-ci pour des groupes et des publics aussi fondamentalement différents. Une qui restera dans les annales.
Sunday, April 04, 2010
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